Une église en fête, la première église du couvent de la Visitation
L’Eglise à son abord ressentait si fort la Jérusalem céleste, par la suavité des douces odeurs qu’une infinité de fleurs exhalait agréablement, et par les richesses en brillance, tapisserie et tableaux qui l’ornaient de toutes parts, qu’il n’y avait point d’imagination qui n’en [fût] frappée, ni de cœur qui n’en fût touché et ravi. Une riche tapisserie de haute lice couvrait en longueur la nef de tous côtés, depuis la porte jusqu’aux collatéraux, et en fauteur, depuis les corniches jusqu’au pavé, qui est tout de belles pierres de taille. Huit grands tableaux à cadres dorés bordaient de part et d’autre tous les jours de la nef et aux environs de la voûte, paraissait une infinité d’autres tableaux médiocres et petits, contigus l’un à l’autre. La chaire du Prédicateur dont je n’ai encore rien dit, est placée assez haute devant un pilastre du dôme, du côté de l’Epitre, faisant face à la grille des religieuses ; on y monte par douze degrés de même pierre. Elle est de fer ouvragé, et travaille à jour par des entrelacements J S avec des roses et tulipes, non seulement dans son rond ; mais encore tout le long de l’escalier fort étendu, jusqu’au bout duquel elle descend. Le dessus qui est de même étoffe et façon est en forme de Dôme, ou couronne impériale, fermé par un gros bouquet de fleurs, et son circuit est encore orné de plusieurs autres fleurs très bien faites. Tout ce fer est extrêmement bien doré, et pour lui donner un plus beau lustre, on avait doublé le devant de gase d’argent, qui lui donnait un grand agrément. Avançant un peu plus haut, le jour qui éclaire la Chapelle de ce côté, était environné de deux grands tableaux fort riches ; de l’autre côté, auprès de la grille, il y en avait de pareils, outre plusieurs autres qui ornaient la grille et se continuaient jusqu’au dessus des portiques.