Restauration du Monastère (1817)
Accidents effrayants arrivés à un Ecclésiastique
Nous avons dit avec quelle bonté Mr le Chanoine Simon disait notre Messe de Communauté et confessait nos demoiselles pensionnaires ; le Seigneur exigea de nous un sacrifice en nous ôtant la possibilité de profiter de sa constante bienveillance. Ce respectable Ecclésiastique fit, en disant la Messe de Communauté, la veille de l’Assomption, une chute qui nous effraya beaucoup et qui fut considérée comme une attaque ; il en fut bientôt remis, et continua pour lors à son ordinaire, non sans nous causer bien des inquiétudes ; mais au mois de novembre une nouvelle chute nous jeta toutes dans l’effroi.
Ce respectable Ecclésiastique nous donnait la bénédiction du très Saint Sacrement quand, en prononçant Benedictat vos, il tomba avec l’ostensoir au milieu du sanctuaire : cette fois nous le crûmes tué ; nos élèves, qui le voyaient mieux, jetaient des cris effrayants ; on tremblait de s’approcher du bon Prêtre ; enfin le Clerc et nos Sœurs Tourières le firent, et reconnurent qu’il n’était pas blessé. Il fut porté à la Sacristie, où tous les secours lui furent prodigués, tandis que tremblantes et prosternées nous adorions en suppliantes notre divin Maître resté sur le pavé du sanctuaire, pendant qu’on était allé chercher un Ecclésiastique pour le relever. Il fallut le rentrer, l’ostensoir étant tout-à-fait froissé. Grâce à Dieu, le respectable chanoine se remit promptement de cette rude secousse ; mais ni les élèves ni la Communauté ne pouvaient plus assister à sa Messe sans terreur, et notre digne Mère ayant exposé cette peine à Mr notre Supérieur, il s’offrit à venir nous la dire lui-même et, avec tous les ménagements possibles, on fut obligé de remercier le respectable Mr Simon de la bonté qu’il avait eu de nous la dire depuis la fin de 1822. Son excellent cœur souffrit de nous quitter, toutefois il n’en resta pas moins affectionné à notre maison jusqu’à sa fin, et continua de nous rendre service en toute occasion.
Dès lors Mr l’Abbé Potot prit le soin de confesser nos élèves, et de leur faire de fréquentes instructions, ce qu’il continua près d’une année : car, à cette époque, Mr notre Confesseur était chargé d’une maison d’orphelines, qui le partageait beaucoup.