Restauration du Monastère (1817)

Obstacles

Le plus grand obstacle qu’elles rencontrèrent fut celui de leur Prélat. Monseigneur Jauffret, voyant le grand lieu que faisaient, pour la jeunesse, deux congrégations religieuses qu’il avait établies, aurait d’abord désiré qu’elles s’unissent à l’une d’elles, ce à quoi nos chères sœurs se refusèrent avec une humble et généreuse fermeté. Enfin touché de la pureté d’intention qui les faisait agir, le bon Évêque conseilla à notre bien aimée sœur Marie de Chantal de faire le voyage de Paris, et l’adressa à la respectable Mère Marie Régis de Montjoie, qu’il connaissait et estimait beaucoup, avantage que cette digne Supérieure fit ensuite valoir pour le bien de cette fondation.

Nous ne croyons pas devoir taire ici une petite circonstance qui valut à notre bonne Sœur une abjection d’abord un peu pénible. Comme nos Sœurs avaient pris par avance la dénomination de la Visitation, elle avait cru, dans sa simplicité, pouvoir se faire annoncer comme supérieure de la Visitation : la zélée mère Marie Régis, voyant un costume tout différent du nôtre, ne put se taire sur ce titre usurpé, et la reçut assez mal. Mais ces cœurs si droits et si francs ne tardèrent pas à s’entendre, l’excellente mère exprima des regrets sur cette réception et sur l’impossibilité où elle était alors de fournir des sujettes ; elle promit d’en solliciter elle-même auprès de nos Sœurs du Mans, alors établies à Blois, et notre chère sœur Marie de Chantal revint à Metz avec cette espérance ; elle n’était pas à la fin de ses épreuves.