Restauration du Monastère (1817)
On fait d’abord des démarches infructueuses
Ces sentiments lui furent d’un grand secours ; car le Seigneur permit qu’elle rencontrât des obstacles qui eussent effrayé une âme moins courageuse que la sienne. Elle entreprit avec un zèle infatigable toutes les démarches nécessaires pour obtenir des sujets propres à former un Monastère de la Visitation. Cependant nous ne dissimulons pas qu’elle avait encore en cela une lutte à soutenir contre elle-même, ayant un grand éloignement pour notre Ordre ; mais son amour pour la volonté de Dieu reconnue, et la gloire qui en devait revenir à notre Seigneur, la firent passer généreusement sur ses dégoûts et ses répugnances.
Heureusement pour notre très honorée Sœur, elle avait pour conseillère notre chère sœur Thérèse Augustine Le Jaille, qui avait la charge de Directrice et possédait toute sa confiance. Elle lui communiquait ses vues, et elles agirent de concert auprès des Supérieurs pour remplir les Saintes intentions du vénérable guide qu’elles venaient de perdre. En vain les personnes qui leur portaient de l’intérêt leur firent-elles les observations les plus fortes, sur les nombreux sacrifices qui allaient être la suite de leurs démarches, elles n’opposèrent à tout ce qu’on pût leur dire que la gloire qui en devait revenir à Dieu, et la généreuse résolution où elles étaient de tout immoler afin de la procurer.