Restauration du Monastère (1817)
Révolution de 1830
Au mois de juillet suivant le Révérend Père Sellier vint de nouveau nous donner une retraite avec le même zèle que la première fois. A peine l’avait-il terminée que la révolution de 1830 éclata ; il nous fut bon d’avoir été fortifiée dans cette retraite contre les terreurs qu’elle inspira. Notre chère Mère prit toutes les mesures de prudence possibles, non contente d’avoir obtenu des chefs militaires que les postes qui nous avoisinent surveilleraient notre monastère, elle fit encore veiller plusieurs jours dans la maison et le jardin. L’envahissement du séminaire avait vivement excité l’inquiétude. Des mécontents se portèrent aussi à l’Évêché, et il fallut pendant plusieurs jours y établir des piquets pour garder notre digne Prélat, qui ne voulut pas l’abandonner.
Dans ces moments pénibles, notre bon Pasteur ne nous oublia pas ; ne pouvant venir nous tranquilliser lui-même, il avait la bonté d’envoyer presque tous les jours Monsieur l’Abbé Dudot, son Grand Vicaire de confiance, qui s’appliquait à nous égayer et à nous porter à un entier abandon entre les mais de Dieu. Après avoir vu notre bonne Mère, il voulait entretenir la Communauté, et nous disait avec une amabilité charmante, et une entière confiance en notre Père céleste, les tristes nouvelles qu’il savait que nous ne pourrions ignorer ; rapportées par lui elles perdaient en quelques sorte ce qu’elles avaient d’effrayant, aussi étions-nous pénétrées de reconnaissance de ses bienveillantes visites.