Restauration du Monastère (1817)
Guérison et vocation de notre Sœur Marie Félicité de Marion (suite)
Elle ne savait comment reconnaître tant de faveurs ; et ce fut cette impuissance même qui lui ouvrit enfin les yeux pour connaître ce que la divine bonté voulait d’elle. Dans un de ces moments si doux, où elle était pénétrée des miséricordes infinies dont elle était l’objet, elle eut la pensée que le seul moyen qu’elle eût d’en marquer à Dieu sa reconnaissance était de lui consacrer dans la religion la vie qu’il lui avait rendue : car elle sentait qu’elle ne devait vivre que pour lui et que, restant dans le monde, son cœur serait toujours partagé. Un tel dessein devait être d’autant plus examiné, qu’il se trouvait bien des obstacles pour en venir à l’exécution : l’âge déjà avancé de Mme de Salse, ses habitudes, sa famille, etc. : tout semblait devoir s’y opposer. Elle le comprit ; aussi prit-elle le temps d’y réfléchir, et surtout de prier, avant de s’en expliquer.
Dès que le bon plaisir de Dieu lui fut connu, quoique âgée de 59 ans, malgré les larmes et la douleur que la tendresse filiale opposa à son dessein, elle l’exécuta généreusement, à l’imitation de notre Sainte Mère, et nous la vîmes entrer au noviciat dont elle suivit constamment les exercices avec toute la ferveur de la jeunesse.