Restauration du Monastère (1817)
Notice sur Mgr Jauffret (suite)
Il serait difficile de peindre les regrets qu’a causés cette perte. L’heureux caractère de Monseigneur Jauffret lui avait procuré de nombreux amis. A Metz surtout, sa mort a fait une impression générale. Son chapitre, son clergé, ses séminaires, les Communautés qu’il avait établies, tous ont donné des larmes à sa mémoire. Le Chapitre et la ville s’unirent pour demander la translation de ce respectable Prélat dans sa cathédrale.
En attendant que tout fût prêt, on le déposa dans l’Église des Carmes et, les permissions étant obtenues, le 16 mai, on célébra des Messes de Morts, auxquelles assistèrent des parents et amis du Prélat, et après l’absoute le cercueil fut placé sur la voiture destinée à le transporter à Metz. Mr l’Abbé Masson accompagna le corps ; arrivé à Épernay où il y a une maison des Sœurs de Ste Chrétienne, fondée par ce bon Prélat, il fut célébré un service dans l’Église du couvent.
Mais quand le convoi fut entré dans le diocèse de Metz, il fut suivi, sur la route, par les fidèles des Paroisses. Mr l’Abbé Jauffret, neveu du Prélat, alla au devant du corps jusqu’à Conflans. A une lieue de la ville, la foule du peuple obligea de prendre une escorte militaire. On arriva ici le 21 juin au soir ; le convoi fut reçu à l’entrée de la ville par le Vicaire Général et par le Séminaire, et le corps fut déposé dans l’Église de Sainte Glossinde, qui est près de l’Évêché.
Les Paroisses de la ville y vinrent tour à tour réciter des prières, et les élèves du Séminaire se relayaient pour psalmodier l’Office des Morts. Les obsèques furent faites le lundi 23 : le Chapitre, le clergé, les autorités se rendirent à l’Évêché, d’où on alla processionnellement à la cathédrale au travers d’une haie de troupes et d’un nombreux concours de fidèles. La cérémonie se passa avec autant de recueillement que de pompe, et le corps fut déposé dans le caveau destiné à la sépulture des Évêques.