Histoire d’une fondation, les premiers pas d’une communauté
Les premiers temps de la communauté
Si les épreuves ne faisaient que commencer, cette deuxième communauté sut trouver le courage de vivre dans le dénuement le plus complet, mangeant légumes et racines, passant plusieurs carêmes à se nourrir uniquement de pain, ramassant le bois qui tombait des arbres pour chauffer la cuisine, dormant dans des cellules et des dortoirs qui n’étaient que des greniers mal chauffés. Mais rien ne pouvait atteindre la conviction de ces saintes filles qui ne pensaient qu’à l’amour et au service de Dieu, acceptant toutes les épreuves. Ainsi commença le couvent de la Visitation, qui plus de trois siècles plus tard, est toujours présent sur les terres de Moselle.
Malgré les difficultés liées à la présence des troupes étrangères qui commettaient de nombreux, les religieuses parvinrent à consolider leur position en multipliant les activités. Elles élevaient des moutons, créaient des manufactures d’étoffes et de souliers, et chacune participait à l’habillement et à la nourriture en fonction de ses dons et de ses capacités. Tout était accompli dans la joie et l’amour fraternel sous le regard de Dieu. « C’était une joie, une union, une charité, une patience et l’assemblage de toutes les vertus les plus éminentes qui formaient dans tous les cœurs cette harmonie chrétienne qui se faisait admirer de toute la ville dans ce nouveau Monastère de la Visitation. »
La piété et le courage de ces saintes filles attira l’attention des habitants de la ville qui n’hésitèrent plus à leur venir en aide. L’intervention des dames charitables, surtout la duchesse de Schomberg, femme du gouverneur des Trois Evêchés, permit dès 1655 la construction des bâtiments du couvent et de véritables cellules. En 1657, c’est la reine mère Anne d’Autriche qui eut le plaisir de visiter le couvent dont elle avait voulu la création, qu’elle aida bien évidemment.
Auteur : Florent ROEMER