Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Élection de la Mère Anne Joseph Bonneau 1772, et de la Mère Anne Thérèse de Tassy en 1775.
En 1772 nous rentrâmes sous la digne conduite de notre respectable Mère Anne Joseph Bonneau ; mais ses infirmités augmentèrent tellement durant ces trois années, qu’à peine avait-elle quelques intervalles pour suivre la Communauté, ce qui ôta la consolation de la réélire. Ce lui fut une vraie joie, en 1775, de se voir remplacée par notre Très Honorée Mère Anne Thérèse de Tassy, en qui nous retrouvâmes les mêmes bontés. Notre sincère attachement lui avait conservé sur nos coeurs les droits les plus intimes, et nous lui en offrit la preuve par la paix, l’union, l’exacte observance qui continuèrent à être les heureux fruits d’un saint gouvernement.
À cette époque nous étions fort occupés de la réunion de Messieurs les Chanoines Réguliers de Saint-Augustin, Ordre de Saint-Antoine, à celui de Malte ; car depuis près d’un siècle, notre église avait l’avantage d’être desservie par ces Messieurs, et l’un d’eux avait la bonté de se charger de notre confessionnal. La proximité de leur maison avec la nôtre nous donnait une grande facilité pour recourir à eux, et ils nous donnaient leurs soins avec une assiduité et une affection qui exigent de nous une vive reconnaissance.
L’indécision de la Cour sur cette affaire nous laissa longtemps en suspens sur leur sort, et par conséquent sur le nôtre. La dernière année de leur résidence fut celle du jubilé, qui nous rendit participantes des trésors de la sainte Église ; les sermons, Bénédictions, et confessions nous préparèrent à gagner cette grande Indulgence selon la Bulle. La Divine Providence, à laquelle nous abandonnions nos craintes légitimes, la suppliant par des voeux ardents de nous donner le moyen de réparer la perte que nous étions sur le point de faire, et de nous choisir le guide dont nous avions besoin, nous fit alors connaître Messieurs de la Mission de Saint-Lazare. Ils eurent la bonté de vouloir bien se charger de notre Communauté, et l’avantage inappréciable que nous en retirons nous fait rendre sans cesse d’humbles actions de grâces au Seigneur.