Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Bontés de Monseigneur de Saint Simon et sa mort.
L’année suivante, 1760 Monseigneur de Saint-Simon notre Prélat, nous fit l’honneur d’officier à la bénédiction de très Saint-Sacrement, après laquelle il prit la peine d’entrer dans notre Monastère, où il nous entretint avec cette bonté que nous éprouvions dans les visites dont il voulait bien nous honorer. Sa bienveillance ne se bornait point à notre égard en paroles stériles, il nous donna ce jour même une somme de 1500 livres, pour adoucir, nous dit-il, l’indigence de notre temporel. Ce fut la dernière fois que nous vîmes cet illustre Prélat ; il mourut à la fin du mois suivant.
Le diocèse perdit en sa personne un pasteur zélé pour la saine doctrine, exact et vigilant à ne confier la direction des âmes qu’à des Ministres d’une foi orthodoxe. Les pauvres ont perdu en ce digne Pontife un Père tendre et compatissant pour tous leurs besoins, et notre Communauté un Protecteur, qui lui avait fait éprouver plusieurs fois ses bontés, et lui avait procuré des gratifications de la cour.
Pendant ses deux triennaux, notre chère Mère Anne Victoire d’Auburtin eut la douleur de perdre cinq de nos Soeurs, elle fit faire la sainte profession à 10 Novices, dont deux Soeurs converses. Elle laissa la Communauté composée de 30 Professes du voile noir, cinq du blanc, une prétendante pour ce rang, deux Soeurs Tourières, deux Dames veuves, 20 demoiselles Pensionnaires et trois filles de service.
Élection de la Mère Anne Joseph Bonneau 1760.
À l’Ascension de l’année 1760, nous fîmes élection de notre Très Honorée Mère Anne Joseph Bonneau, sûre qu’en suivant l’impulsion du Saint Esprit, et le sentiment de notre reconnaissance envers elle, nous entrions dans les vues de nos Supérieurs. Un seul trait prouvera combien Monsieur le Grand Vicaire, notre Père Spirituel, estimait sa conduite. Les infirmités de cette Très Honorée Mère était si fort augmentées dans le temps de sa déposition, qu’elle s’était vue obligée de demeurer à passer au rang des Soeurs Associées. Lorsque la Supérieure en demanda la permission à Monsieur le Grand Vicaire, il répartit : « Si la chère Soeur Anne Joseph Bonneau est retranchée du rang des choristes, ne sera-ce point un obstacle pour qu’elle soit élue à l’avenir ? » Là-dessus on lui exposa la règle qui dit que les Sœurs Associées peuvent être Supérieures, et il reprit : « puisqu’il est ainsi, je le permets, au lieu que si ce changement l’eut empêchée de gouverner, je n’y aurais jamais consenti. »