Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Nos Soeurs de Pont à Mousson reprennent la fondation.
Le Révérend Père Recteur du collège donna promptement avis à la Mère Claude Marie Dauvaine, Supérieure de Pont-à-Mousson, de ce qui se passait, ajoutant que ces chères Sœurs avaient déjà fait prix avec des voituriers. Il représenta qu’il y allait de la gloire de Dieu de soutenir la maison commencée, et qu’il n’y avait pas de temps à perdre. Cette grande Supérieure fit tant de diligence, et donna de si bons ordres, qu’en moins de 24 heures les choses furent conclues. Elle choisit pour Supérieure la Très Honorée Mère Jeanne Françoise de Saint-Vincent, jeune d’âge à la vérité, mais pourvu de tant d’intelligence et de si bons talents, que sa conduite soutint parfaitement un si honorable choix. On lui donna pour Assistante notre Très Honorée Sœur Claude Thérèse d’Albaney, professe d’Annecy, et nos chères Sœurs Anne Henriette d’Haraucourt, Marie Agnès Louis, Claude Agnès Demblemont, et Marie Catherine Poirot pour compagne et coopératrice de cette bonne œuvre. Notre Très-Honorée Mère Claude Marie Dauvaine conduisit elle-même toutes ces chères Sœurs, prendre la place de celles qui partaient. Ces chères Soeurs de Riom furent un peu surprises à leur arrivée, parce que les choses avaient été ménagées en si peu de temps, qu’on avait pas eu celui de les avertir de ce qui se passait.
On commença à ce rétablissement de fondation par un emprunt de 20 000 livres, sous la caution de notre Monastère de Pont-à-Mousson, auxquels on rendit dans la suite la moitié de cette somme. Cet emprunt fut pour le paiement de la maison que nos Sœurs de Riom avait occupée, reprenant le traité d’acquisition qu’elles avaient fait et n’avaient pu acquitter. Ensuite la charitable Mère Claude Marie Dauvaine fit part à la nouvelle fondation des ornements, linges et meubles que la maison de Pont-à-Mousson, put fournir et partagea aussi les provisions ; ce qui était très nécessaire, car la maison était entièrement vide, nos Sœurs de Riom, ayant été obligées de payer leurs dettes avant de partir, firent argent de tout, avec d’autant plus d’exactitude qu’elles ne prévoyaient pas ce qui devait arriver.
Enfin, le 26 janvier 1636, les nouvelles fondatrices furent établies sous les auspices et la conduite de la divine Providence ; la Mère Claude Marie se retira en son Monastère de Pont-à-Mousson si à propos, que si elle eût différé seulement d’une demi-heure, elle n’eut pu sortir de longtemps à cause de l’arrivée d’une multitude de soldats qui causèrent de grandes alarmes. Elle emmena nos Sœurs de Riom, et proposa à la Supérieure de la décharger de quelques-unes, à quoi elle consentit avec reconnaissance.