Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Retranchement d’un abus.
Nous avons encore à notre très Honorée Mère Anne Joseph Bonneau, une obligation dont cette maison sent tout l’avantage. On sait que la grande pauvreté a ses écueils comme le trop d’aisance. Il s’était glissé insensiblement un abus à l’égard des infirmités, les parents de quelques Religieuses fournissant aux besoins extraordinaires qu’exigeaient les maladies. Comme toutes ne trouvaient pas les mêmes ressources dans leurs familles, il en résultait une différence dans le traitement, et notre Très Honorée Mère le remarquait avec peine. Elle y voyait en outre une coutume contraire à l’Observance, et dès qu’elle fut en charge elle crut de son devoir d’y remédier, et se servit de la première occasion qui se présenta. Dans un temps où plusieurs de nos Sœurs furent attaquées de maladie, il fallut à la suite faire boire les eaux à une, et faire du feu à une autre dans une chambre particulière ; on vint demander à notre chère Mère qui fournirait à la dépense des eaux et du bois. Elle se contenta de répondre : la Maison, ma Soeur ; ce seul mot termina tout, et servit ensuite de règle pour ces sortes d’occasions.