Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Mort de Monseigneur de Coislin.
Ce ne sont point les seules marques de bonté que nous reçûmes de ce bon Prélat, dont les libéralités n’auraient pas été terminées, si le Seigneur n’avait mis fin à sa vie l’année 1732. Ce fut une perte d’autant plus grande pour nous, que notre bâtiment n’était pas terminé, et que nous comptions beaucoup pour cela sur de nouveaux bienfaits de sa Grandeur, à qui nous rendîmes nos devoirs non seulement comme à notre Prélat, mais comme à notre signalé Bienfaiteur.
Nous eûmes cependant un adoucissement à notre perte, dans la facilité que sa mort nous donna de recourir de nouveaux aux Pères Jésuites, que Monseigneur ne nous permettait pas de voir. On sait que son amendement sur la Bulle Unigenitus (7) avait fait parler, et n’avait pas été approuvé à la cour de Rome ; les Pères Jésuites étaient trop attachés à cette Bulle pour qu’il n’y eût pas d’opposition entre eux et le Prélat, de là l’empêchement que nous eûmes de recourir à eux. Dans ce temps de débats, les respectables Mères qui gouvernaient cette Communauté eurent soin de lui laisser ignorer tout ce qui concernait les nouvelles doctrines, et de n’y laisser entrer aucun livre suspect. Ainsi, grâce à leurs soins, et à la sage direction de Messieurs de Saint-Antoine, à la prudence desquels nous devons d’avoir conservé la bienveillance de notre Prélat, nous restâmes dans une entière soumission à l’Église. C’est dans cette disposition que nous trouva M. de la Bastie Grand Doyen de la Cathédrale et Vicaire Générale, notre Père Spirituel, pendant la vacance du siège.
7 NDT : Bulle condamnant le Jansénisme dont l’ancien Évêque de Toul Monseigneur Thiard de Bissy était le principal défenseur.