Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle

Ouragan terrible qui causa un grand dégât.

Le jour de la Pentecôte de l’année 1728, un vent impétueux, accompagné d’une grêle épouvantable, firent un tel fracas pendant que nous assistions au sermon, que toutes les fenêtres de la maison et de l’église furent brisées. La tête du prédicateur ne fut pas épargnée, il fut obligé de descendre de chaire, tenant en main un grêlons de la grosseur d’un œuf. Il se mit à genoux sur les marches de l’Autel pour prier avec tout son auditoire ; car chacun croyait être aux derniers jours de sa vie ; les dames, naturellement craintives, se mirent à crier : ouvrez vos grilles, nous périssons. Sans adhérer à cette demande qui ne pouvait les mettre à l’abri, nous les tranquillisâmes par un grand nombre de prières, implorant avec confiance la miséricorde Divine. La tempête finit le prédicateur acheva son sermon, avec lequel nous vîmes tout le dégât qu’avait fait ce terrible ouragan. Comme toute la ville en avait souffert, les ouvriers furent si difficiles à obtenir, que nous fûmes longtemps obligées de coucher à la belle étoile, en attendant la dépense considérable qu’il fallait faire pour les réparations.

Tremblement de terre à Metz 1728.

Nous ne fûmes pas moins effrayées du tremblement de terre qui eut lieu trois mois après ; notre maison, qui tombait en décadence de vieillesse, faillit en être renversée, ce qui nous fit prendre le parti de nous sauver toutes dans le jardin, où nous vîmes des murailles du dortoir se séparer, et plusieurs pierres s’en détacher, en sorte que nous n’osions plus y remonter, ce qui occasionna de nouveaux frais de réparation.

Notre chère Mère Jeanne Thérèse Cannetel ne reçu que deux Soeurs à la profession, elle eut la douleur d’en perdre quatre, et laissa la Communauté au nombre de 34 Professes du voile noir, quatre du blanc, deux Novice, trois Soeurs Tourières, 12 pensionnaires et quelques filles de services. La famille de nos deux dernières Professes nous fit présent d’un plat bassin d’argent pesant neuf marcs : ce don nous causa une surprise d’autant plus agréable que ce meuble manquait à notre sacristie depuis plusieurs années. Cette honorable famille nous donna aussi un ornement complet pour tous nos Autels : il est d’une belle étoffe à fond blanc semée de fleurs. La croix de la chasuble est de drap d’or.