Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Élection de la Mère Jeanne Charlotte de Guillermin 1715.
Il fallut en venir à l’élection, nos suffrages se réunirent sur notre Très Honorée Mère Jeanne Charlotte Guillermin, dont la vertu et le mérite nous assurait du bonheur que nous avons goûté sous sa digne conduite. Si nous n’y éprouvâmes que de la douceur, cette chère Mère but l’amertume du calice ; elle eut à endurer bien des contradictions du dehors qu’elle supporta en vraie sainte, sans dire un mot de plainte.
Élection de la Mère Louise Françoise de Rosen, qui fut annulée.
L’année 1718, d’après le conseil de Mgr de Coislin, et nous confiant en sa protection, nous fîmes élection, sans l’avoir demandé, de notre Très Honorée et Sœur Louise François de Rosen, Professe de Nancy, qui finissait ses deux triennaux à Strasbourg ; mais dès que sa Communauté en fut informée, elle se crut en droit de s’y opposer, et fit sans délai les démarches nécessaires pour faire casser notre élection. Nous fûmes donc frustrées des avantages que nous espérions de la conduite de cette digne Supérieure, et obligées de procéder à une nouvelle élection. Elle tomba pour notre bonheur sur notre Très Honorée Mère Marie Ursule de Custine de Pontigny, qui commença par mettre de nouveau la Communauté sous la protection de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph ; elle fit faire plusieurs processions en leur honneur, pour obtenir par leur puissante intercession les grâces nécessaires pour remplir dignement sa charge : on peut dire qu’elle fut pleinement exaucée.
Nous avions, dans l’intervalle dont nous venons de parler, perdu plusieurs de nos soeurs, et l’on n’en avait aussi reçu quelques-unes ; notre chère Mère en admit de suite trois et les dots des unes et des autres lui furent d’un grand secours. Elle s’en servit pour éteindre nos dettes, faire des provisions, et réparer nos maisons de campagne, ainsi que plusieurs endroits de notre clôture qui menaçait d’une ruine prochaine. Notre sacristie se ressentit aussi de se mieux être ; la première de ces jeunes Professes donna pour présent d’Autel, des parements de satin blanc avec de grands pavois couleur de feu, pour nos trois Autels. La seconde fit présent d’un très beau tapis pour mettre sur la crédence aux grandes Messes. La troisième offrit aussi un fort beau tapis destinés au marchepied de l’Autel.