Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Arrivée à Metz.
À leur arrivée à Metz elles furent reçues par Monseigneur qui leur témoigna beaucoup de bienveillance, et les fit rester pour trois mois chez Mme l’Abbesse de Saint-Pierre, qui les reçut avec beaucoup de bonté, et leur donna des provisions de blé et de vin. Monsieur l’Abbé de Saint Arnould leur fit aussi des charités, en un mot, elles furent généralement bien accueillies.
En sortant de l’Abbaye de Saint Pierre, elles passèrent deux mois dans une maison de louage, où elles remplissaient tous les exercices et gardaient une exacte clôture ; enfin elles achetèrent une maison qui leur coûta 21 000 livres, et Notre Seigneur leur envoya des secours, surtout par le moyen des sujets.
Elles reçurent des sujets
La prétendante qu’elles avaient amenée prit l’habit et apporta une pension viagère de 300 livres ; elles en reçurent huit autres qui toutes ensemble apportèrent la somme de 23 000 livres. M. le président Favrol, et Mme son épouse, dont la piété admirable les rendait des exemples de toutes vertus en leur vocation, furent de vrais amis de cette maison naissante, et avait résolu de se rendre les fondateurs. À cet effet ils promettaient de donner 31 000 livres de Lorraine après leur mort, et durant leur vie de 2000 livres de rente, même monnaie ; mais les guerres qui survinrent firent juger que le Parlement ne resterait pas à Metz, ce qui donna envie à Mme Favrol de faire une fondation à Saint-Denis, et elle voulait y emmener la supérieur et une partie des Soeurs de Metz.
Les dissensions du Royaume s’étant fort échauffées, ce dessin n’eut pas de suite, et nos bonnes Soeurs eurent à souffrir un grand abandon, qui leur fit ressentir les effets de la pauvreté : elles les supportèrent gaiement, dans l’amour de Celui qui a embrassé nos misères pour nous donner ses richesses éternelles.