Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Leur voyage.
Elles partirent de cette ville le 16 novembre 1632, et arrivèrent le lendemain à notre Monastère de Moulins, où elles séjournèrent sept jours et firent leurs renouvellements. On leur fait des présents dans les différents Monastères. Elles y reçurent, pour leur nouvel établissement, un calice en argent, avec lequel notre bienheureux Père avait souvent célébré la sainte Messe ; une chasuble toute neuve de satin blanc à fleurs et passement d’or, une aube, un surplis et quelques autres petites choses pour l’Autel. Nos Soeurs de Nevers leur firent aussi des présents pour la sacristie, les gardèrent un jour, et aidèrent à payer leur voyage. Ensuite elles descendirent part eau à Orléans, où elles furent obligées de passer sept jours à raison d’une forte indisposition de la nouvelle Supérieure. La bonne Mère d’Orléans leur fit aussi plusieurs charités et surtout en linge, et paya les dépenses de ceux qui les conduisaient ; une dame dont cette petite Communauté emmenait la fille, leur prêta son carrosse pour aller jusqu’à Paris, et leur donna une jupe de velours à fond d’argent, avec deux douzaines de serviettes pour l’Autel. Ces chères Soeurs furent encore contraintes, à cause de la maladie de leur bonne Mère, de séjourner trois semaines en notre Monastère du Faubourg Saint-Jacques, et notre Mère Marie Jacqueline Favre, alors Supérieure, leur donna la valeur de 50 écus pour la sacristie.
Quand la Mère fut guérie elles allèrent au Monastère de la rue Saint-Antoine, où les gelées extrêmes les retinrent 12 jours ; elles y reçurent aussi plusieurs aumônes, uncoffre plein de linge et du satin blanc à fleurs, pour un ornement tout complet. La très chère Marie Hélène Angélique l’Huillier (5) leur procurera aussi plusieurs secours de ses amis : M. le commandeur de Sillery leur donna 100 écus ; Mme de Villeneuve, Fondatrice du premier Monastère de Paris leur donna le tabernacle et des chandeliers qui y étaient assortis, plusieurs autres personnes firent également des présents pour l’Autel. Non contente de ses bienfaits, la chère Mère de ce Monastère, leur donna encore une prétendante, dont la dot était de 3000 livres, et une autre pour tourière. Nos bonnes Soeurs, comblés de dons et remplis de reconnaissance pour les Monastères de Paris, en partirent le 2 février et se rendirent à Pont-à-Mousson ; là on leur donna des meubles de bois pour huit cellules ; ainsi, par la cordiale charité de nos Communautés, elles amassèrent en route de quoi commencer leur petit ménage.