Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Élection de la Mère Jeanne Marie de Foigny 1679.
Lors du voyage de notre Très Honorée Mère Françoise Catherine de Moncel à Paris, elle avait laissé pour Assistante notre Très Honorée Soeur Jeanne Marie de Foigny, âgée seulement de 30 ans. Cette jeune Assistante avait l’esprit vif, solide et pénétrant ; sa sagesse, sa discrétion et sa prudence suppléaient à ce qui pouvait lui manquer du côté de l’expérience ; elle gouverna la maison avec un applaudissement universel, et jamais on ne connut mieux ce que nous devions en attendre pour la suite, que dans cet essai des rares talents qu’elle avait pour la Supériorité. Elle y fut élevée unanimement à l’Ascension de 1679.
Les commencements ne pouvaient que lui être difficiles vus le triste état où se trouvait le temporel de la maison ; elle était accablée de dettes, sans autre ressource que celle de la divine Providence, et les charitables secours que les Monastères de notre Saint Institut lui fournirent. Elle n’oublia rien pour mettre les choses dans une meilleure situation, elle y a travaillé depuis constamment, et si elle n’a pas eu la consolation de voir notre maison un peu plus à l’aise, nous devons à ses soins de ce qu’elle n’a pas souffert davantage. Cette digne Supérieure ne formait aucun projet qui ne fut bien concerté, semblable à la femme forte elle pourvoyait à tout, donnait ordre à tout, régler tout avec une présence d’esprit qui marquait assez qu’elle possédait son âme dans une parfaite tranquillité. Sa vigilance continuelle, son application à satisfaire le dedans et le dehors, lui attiraient de toutes parts des éloges dont sa modestie souffrit plus d’une fois, persuadée que de son fonds elle n’était que faiblesse, et que s’il y avait quelque chose de louable dans ses actions, c’était à Dieu seul qu’elle devait en rapporter la gloire, puisque qu’elle lui était redevable de tout. Tels étaient les véritables sentiments de son coeur, sentiments dont elle fut toujours pénétrée, et qui étaient le fruit de ces exercices spirituels. Elle se fit un point capital à s’en acquitter avec la plus exacte fidélité, craignant d’en retrancher la moindre partie quelque occupation qu’elle eut d’ailleurs ; s’il arrivait que des devoirs de charité, ou d’autres également pressants, ne lui permissent pas de les faire à l’heure marquée, elle les reprenait dans un temps propre qu’elle ne manquait pas de se ménager.