Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Dernier jour de l’Octave.
Le dimanche, qui terminait l’Octave, il célébra de même la Messe, Vêpres et Complies en musique, avec Messieurs les curés. Ensuite on chanta le Te Deum, aussi en musique ; puis, pour couronner la solennité, Monseigneur qui en avait fait l’ouverture, en fit aussi la clôture revêtu Pontificalement, par la bénédiction du Saint-Sacrement. Les parements et ornements d’Autel de ce jour étaient les mêmes que le premier, afin de finir la solennité comme on l’avait commencée.
Si le zèle et la piété du Prélat et du clergé de Metz, se sont signalés pour célébrer l’éminente sainteté d’un Prélat qui honora la France de ses prédications, la dévotion du peuple y a parfaitement répondu. Il était touchant de voir l’abord des fidèles à la Visitation ; tous les jours, du matin au soir, ce n’était qu’une influence continuelle des peuples, qui y accouraient de toutes parts comme en procession ; les rues étaient sans cesse pleines de monde, et l’on peut dire avec vérité, que toute la ville, et même tous les villages voisins ont été émus de dévotion. On en vit des marques sensibles aux Messes, qui se disaient tous les jours en grand nombre ; toute l’église était remplie d’assistance, qui communiait si fréquemment, que pendant l’Octave, les communions sont montées à plus de six mille. Vêpres, le sermon, Complies et surtout la Bénédiction, attiraient une telle affluence de monde que l’on se pressait jusque dans la rue, d’où l’on pouvait découvrir l’Autel qui est en face. Nous n’entrerons pas dans le détail de tous les sermons de l’Octave, mais nous dirons qu’ils excitaient puissamment la dévotion des fidèles, dont on peut juger par ce que nous avons dit de leur zèle à y assister. Mgr d’Aubusson de la Feuillade, Archevêque d’Embrun, notre illustre Prélat, donna l’exemple de cette assiduité, ayant honoré de sa présence presque tous les panégyriques de la célébrité. On vit même des hérétiques se mêler dans la foule des vrais chrétiens ; mais il est à craindre qu’ils n’aient été poussés que par la curiosité, aucun ne s’étant converti.