Fondation du Monastère de Metz, 56ème de l’Ordre, établi d’abord le 24 avril 1633 – retranscription de l’original sis aux Archives Départementales de Moselle
Leur ferveur et leur joie dans la disette.
Plusieurs autres désastres, arrivés par les guerres qui ravageaient tout le pays, incommodèrent de plus en plus notre pauvre Communauté. Notre bonne Mère Jeanne Françoise de Saint-Vincent, ayant vu dans notre Monastère de Pont-à-Mousson l’utilité qu’on retirait d’un troupeau de brebis, établit la même chose chez nous, où chacune à l’exemple de cette très Honorée Mère, qui était toujours la première à tout ce qu’il y avait de plus pénible et de plus bas, s’occupait à tout infatigablement. Il y en avait qui se levaient pour ce travail des trois et quatre heures du matin, s’empressant de nettoyer l’étable, et quoique cette besogne fatigua beaucoup on continua plus de 15 ans sans la moindre plainte. Au contraire ces chères Sœurs s’acquittaient de ces pénibles exercices avec une sainte joie, tant de paix, et un si profond recueillement, que le Monastère paraissait un paradis anticipé, où l’on ne parlait que de Dieu et des moyens de lui plaire. Aussi sa bonté leur donnait souvent des marques sensibles de sa protection.
Soins de la Providence.
Il est arrivé plusieurs fois que ni ayant pas de pain dans la maison pour le repas de la Communauté, ni de moyens d’en avoir, faute d’argent et de crédit, des personnes charitables, mais inconnues, mettaient dans la cour du pain et du vin autant qu’il en fallut et se retiraient ensuite sans vouloir se faire connaître. Un jour on mit dans la cour, de la même manière une douzaine de plats d’étain fin.